Formation et transformations de l’esprit scientifique 1934-2022
DOI :
https://doi.org/10.56240/irafpa.cm.v1n1/carMots-clés :
Bachelard, éthicocratie, éthique, recherche, intégrité, esprit scientifiqueRésumé
Dans les années 1940, Bachelard et Merton ont décrit la formation de l’esprit et de l’ethos scientifique à partir, respectivement, d’une réflexion épistémologique et d’une analyse sociologique. Cet article confronte leurs résultats au portrait de chercheurs contemporains réalisé à partir d’enquêtes quantitatives et qualitatives pour comprendre le tournant éthique de la recherche qui s’opère à partir des années 2000. Le besoin d’une réflexion sur l’éthique de la recherche et sur l’intégrité scientifique répond en effet à un sentiment de panique morale, résultat d’une transformation profonde des pratiques scientifiques. Non que la science fût plus pure avant 1990, mais l’actuelle organisation de la recherche comme économie du savoir produit de nouvelles figures de chercheurs que l’on peut rattacher au type du scientifique entrepreneurial. Ce nouveau paradigme accentue les dilemmes caractéristiques de la zone grise de l’éthique. Dans ce contexte, le risque principal est que l’éthique et l’intégrité participent à leur tour au dispositif d’excellence et que s’institue une ‘éthicocratie’, régime sous lequel elles deviennent un outil de régulation et de contrôle supplémentaire plutôt qu’une valeur intrinsèque de la science.
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(c) Sarah Carvallo, 2023
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